Toutes les parties de la plante ont des propriétés médicinales et agissent sur la digestion, l’allaitement ou encore le cycle menstruel.

Digestion

Réputé pour le confort digestif, le fenouil aromatique est appelé « dieu des digestions sonores ». Il est carminatif, digestif, stomachique, doucement laxatif, recommandé en cas d’aérophagie, de ballonnements ou de nausées. Avec les graines, on faisait des « vins herbés » diurétiques et stimulants pour l’énergie de l’intestin et de l’estomac. On le retrouve par ailleurs dans de nombreuses liqueurs apéritives ou digestives.
La racine du fenouil vivace (récolte à l’automne) est fortement diurétique comme toute la plante fraîche, elle est très utile contre les rétentions d’urine. En externe, les décoctions de semences et de racines sont traditionnellement employées en application sur le ventre pour les douleurs abdominales.

Maux de gorge

Les décoctions de fenouil peuvent aussi être utilisées en gargarismes pour les enrouements et les maux de gorge.

Santé féminine

Le fenouil est reconnu par la pharmacopée aujourd’hui comme plante galactogène pour stimuler la production de lait pendant l’allaitement. En externe, on peut l’utiliser en cataplasmes sur les inflammations et les engorgements des seins. C’est aussi une plante compagne pour la femme au cours des cycles menstruels.

Mode de préparation à usage médicinal

• Pour une infusion digestive : une cuillère à café de semences pour 1 tasse d’eau bouillante à la fin des repas.
• La plante entière fraîche, broyée et un peu cuite en cataplasme sur les seins engorgés et enflammés ou pour les spasmes et les douleurs abdominales type colites et gastrites.
• Associé à la menthe, il sera très efficace contre les troubles de la digestion (ballonnements, lourdeurs postprandiales des ulcères de l’estomac qui se manifeste par des crampes, aérophagie ou nausées).

Botanique : deux fenouils

Foeniculum vulgare. var.dulce et Foeniculum vulgare.var.vulgare

Date de semis : avril à juin

Date de plantation : octobre-novembre ou mars-avril

Partie de la plante utilisée : racine, bulbe, feuille, graines

Date de récolte : septembre

Famille : Apiacée

Plante endémique du bassin méditerranéen, le fenouil s’est naturalisé en Europe, en Asie et en Amérique. Grande ombellifère vivace ou bisannuelle, il peut atteindre jusqu’à 1 à 2 m de haut. Fortement aromatique à la saveur et l’odeur anisée provenant de l’huile essentielle contenue dans ses fruits et ses racines, on le confond souvent avec l’aneth.

La pharmacopée européenne a classé et inscrit deux fenouils dans sa liste, aux propriétés identiques. Le fenouil amer (Foeniculum vulgare var. vulgare), pour ses fruits, et le fenouil doux (Foeniculum vulgare var. dulce), pour ses fruits et sa partie souterraine. Le premier, bisannuel, se distingue par son bulbe plus renflé, on le retrouve au potager et sur de nombreux étals. Le second est vivace, on le cultive avec les aromatiques, il s’essaime à tout va de préférence sur des sols calcaire et au soleil. Les deux ont une jolie place au jardin avec leurs ombelles d’accueil pour les pollinisateurs.

Au jardin

Le fenouil vivace apprécie un sol léger, plutôt calcaire, riche, profond à un emplacement ensoleillé. Le fenouil amer se ressème spontanément s’il se plaît, on l’implante en mars/avril ou en octobre/novembre avec les vivaces en bordure ou massif.

Pour un semis au potager du fenouil doux, laisser une distance de 50 cm entre les rangs. On le sème en poquets de 3 à 5 graines en mars jusqu’en juin. Il est gourmand en eau.

On récolte les graines sèches sur pieds de la fin de l’été jusque fin septembre ou avant leur maturité pour les sécher et les vanner.

« Par les jours de chaleur, vers midi, quand les talus font silence, le gai fenouil offre ses ombelles jaunes aux insectes fatigués des danses matinales, et les petites bêtes d’un jour qui somnolent maintenant dans les fleurs, ont uni de leurs pattes pressées le pollen au stigmate, sans savoir qu’elles étaient de noces. Quel botaniste n’a rêvé un jour d’être l’hôte des fleurs, de s’allonger dans un pétale et d’écouter passer les sèves ? Qu’il ferait bon dormir dans le fenouil ! »

Pierre Lieutaghi , Le livre des bonnes herbes.