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Suspendus… Des soignants entre deux mondes

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Le 12 juillet 2021, les soignants de France ont été confrontés à un choix : accepter une série d’injections, ou perdre leur emploi, sans revenu ni aide. Suspendus… donne la parole à sept d’entre eux. Mais plus qu’une collection de témoignages, c’est un plaidoyer pour la possibilité d’un monde meilleur, plus humain et plus collectif.

Suspendus… des soignants entre deux mondes est le second documentaire de Fabien Moine, par ailleurs éditeur, « youtubeur » et lui-même praticien de santé. Un documentaire autofinancé qui se distingue par une vision à la fois humaine et systémique, afin de faire le point d’une situation dont les causes sont bien antérieures à la crise Covid. En effet, comme le rappelle Fabien Moine, c’est près de 120’000 lits qui ont été supprimés dans l’hôpital public ces quinze dernières années.

Des soignants dans la tourmente

Suspendus… s’ouvre sur un rappel . En deux ans, les soignants ont été successivement en sous-effectifs chroniques ; tabassés dans la rue par des CRS pour avoir osé demander les moyens de faire leur travail : puis, dès mars 2020, exposés à un virus alors inconnu avec des protections de fortune ; envoyés au front même en étant malades ; glorifiés mais en même temps menacés et interdit de prescrire et de soigner ; victimes de chantage pour les contraindre à accepter un traitement en phase expérimentale ; accusés d’être des lâches, des traîtres et des égoïstes s’ils osaient refuser ; pour finalement tomber dans l’indifférence et l’oubli collectif, sans aucun revenu ni aide.

Car même si beaucoup l’ignorent, si les médias n’en parlent pas, et même si actuellement le pass vaccinal n’est plus exigé, l’interdiction de pratiquer demeure pour les dizaines de milliers (entre 15’000 et 50’000, les chiffres ne sont pas connus) d’aides-soignants, d’infirmières, de pharmaciens, de médecins, de psychologue, de puéricultrices, d’ambulanciers, de dentistes, de laborantins, d’orthophonistes, de chirurgiens, de sages-femmes, de pompiers… qui ont refusé d’être instrumentalisés, de céder à l’injonction vaccinale, au chantage à l’emploi, à l’extorsion de consentement. Quitte à tout perdre et quoi qu’il en coûte.

Le serment d’Hippocrate trahi

Suspendus… présente sept soignants, qui commencent par revenir sur leur expérience de la pandémie : le décalage entre la réalité vécue sur le terrain, la panique générée et entretenue par les médias, et les mesures prises par le gouvernement. « En mars 2020, des cas, oui, il y en a, mais pas autant ni aussi graves que ce qu’on craignait », se souvient la Dr Carole Fouché. « Par contre, toutes les autres activités ayant été mises en arrêt, des gens restent chez eux avec des symptômes d’infarctus, n’ayant pas la possibilité d’aller à l’hôpital », rappelle le Dr Éric Loridan. En plein premier confinement, les médecins sont désœuvrés. Malaise.

Puis survient le rejet immédiat, politique, des premières pistes de traitements proposées et l’interdiction faite aux médecins de prescrire certains médicaments. C’est une première. La profession, dans sa majorité, l’accepte sans broncher. Démission morale, facilitée pour certains par de généreux subsides pour chaque vaccin administré.

Avec l’obligation vaccinale, on passe à un niveau de violence supérieur. Pour les patients d’abord. Aux portes des hôpitaux, des vigiles filtrent en fonction des QR-codes. Des médecins refusent de voir des personnes souffrantes parce qu’elles ne sont pas vaccinées. Trahison du serment d’Hippocrate. Perte d’humanité.

Aux médecins, aux soignants qui refusent d’entrer dans cet engrenage techno-sanitaire et croient encore au droit à disposer de son corps, à commencer par le leur, on offre un choix : le vaccin ou la porte. Trahison de l’employeur, qui se retranche derrière l’obligation légale.

Vers un nouveau monde ?

Le documentaire de Fabien Moine est rythmé par des interludes dansés, sur des compositions originales de Cécile Petit, qui expriment en mouvements et en musique les propos des interviewés. Il s’articule aussi clairement en deux parties. La première est un constat, celui d’un désastre : l’effondrement planifié de l’hôpital public et du système de santé, déshumanisé, technocratisé, monétarisé. La seconde partie offre un message, assez bouleversant, d’espoir en l’avenir et même d’Espérance « avec un E majuscule », insiste le Dr Loridan.

Tous les intervenants le disent : soignants, ils le sont et ils le restent, suspendus ou pas. « On peut être médecin et ne jamais prendre soin de personne », dit le Dr Grégory Pamart. Mais ceux qui ont été écartés continuent, eux, de soigner, d’accompagner, d’aider l’autre, autrement. En s’ouvrant à d’autres approches, comme le Dr Loridan, chirurgien, qui se passionne pour les huiles essentielles. Et avec la Dr Fouché, on se prend à rêver à des maisons de santé où ces professionnels travailleraient ensemble.

Les soignants suspendus vont-ils jouer un rôle majeur dans l’éclosion d’une médecine, d’une santé plus intégrative ? Tous en sont convaincus : « quelque chose est en train de se mettre en place, affirme Louis Fouché, la crise ouvre un champ des possibles où tout est à construire ».

Car comme le rappelle Fabien Moine, tout cela ne concerne pas que les soignants. Même si actuellement on semble nous laisser respirer un peu, qui sait ce qui nous attend à l’automne, ce qui attend les soignants suspendus, mais aussi ce qui pourrait attendre d’autres professions susceptibles de subir le même chantage, professeurs, instituteurs ou fonctionnaires.

Au milieu de cette violence institutionnelle, à l’intérieur même de ce désastre, cette crise offre peut être réellement l’occasion de redécouvrir notre humanité.

Suspendus… des soignants entre deux mondes est visionnable en ligne  :

Lars Kophal, journaliste