LSD, psilocybine, MDMA, mescaline… Les psychédéliques seraient-ils de super-médicaments ? Depuis le début des années 90, la recherche scientifique redécouvre leurs propriétés thérapeutiques pour la dépression, les addictions, la fin de vie.
C’est le titre d’un récent ouvrage écrit par le psychiatre français Olivier Chambon. Dans ce livre fascinant dédié au pouvoir guérisseur de l’esprit, Olivier Chambon explore et détaille les différents « états élargis de conscience » qui contribuent à l’éveil. Ces états sont généralement expérimentés par des personnes ayant frôlé la mort, par les mystiques, mais aussi par les usagers de substances psychédéliques. Ces expériences « paranormales », de plus en plus étudiées par la science, ont pour point commun de transformer radicalement la perception de la réalité, avec des conséquences bénéfiques dans la vie quotidienne et à long terme : dissolution des névroses issues des blessures de l’ego, accès à une connaissance authentique, sentiment de paix intérieure, réconciliation avec la mort et finalement une meilleure connexion avec son soi essentiel…
On sait désormais que ces substances ne sont ni addictives ni dangereuses dès lors qu’elles sont utilisées dans un cadre thérapeutique, avec un accompagnement approprié, bien décrit dans les protocoles des études cliniques dédiées aux psychédéliques.
L’Occident est le théâtre d’une deuxième vague de recherches scientifiques sur ces substances. Elle s’appuie sur une première vague d’études foisonnantes, dans les années 50 et 60, brutalement interrompue par le classement des psychédéliques comme stupéfiants et leur prohibition en 1971. Autres temps, autres mœurs. La médecine conventionnelle est actuellement confrontée à de nombreuses impasses pour soigner la dépression sévère, le stress post-traumatique, les addictions, la maladie de Parkinson, entre autres… Autant d’applications pour les molécules psychédéliques qui ne cessent d’apporter les preuves de leur redoutable efficacité. Comparé aux molécules conventionnelles, qui nécessitent un traitement au long cours, leur action est beaucoup plus rapide. Dans le cadre d’une psychothérapie intensive destinée à préparer puis intégrer l’expérience, une à deux séances peuvent suffire pour soulager un patient. Leur action est aussi dénuée d’effets secondaires.
Désormais, la recherche clinique sur les psychédéliques bénéficie d’un fort soutien financier de fondations privées et même de l’aval des autorités de contrôle, notamment la FDA américaine. Plusieurs demandes de mise sur le marché sont actuellement à l’étude. Le processus d’autorisation de la MDMA (alias Ecstasy) pour le traitement du stress post-traumatique est notamment très avancé. Aux États-Unis, 200 cliniciens sont déjà formés à une nouvelle thérapie pharmaco-assistée. Autre molécule dans la file d’attente comme médicament contre la dépression : la psilocybine. De nombreuses études cliniques sont aussi actuellement en cours pour la dépendance à l’alcool, au tabac, à la cocaïne, aux opiacés… La recherche planche aussi sur des protocoles pour les soins palliatifs, les troubles obsessionnels compulsifs, les algies vasculaires de la face et autres migraines sévères. Les applications semblent infinies !
…Retrouvez la suite de cet article dans le CHOU n°41 : (IN)CONSCIENT !
Pryska Ducoeurjoly, journaliste indépendante d’investigation santé.
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