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Entrainer son cerveau pour se nourrir sainement

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Grignotage compulsif ? L’envie d’une nourriture saine est un entraînement… du cerveau. Stress et grignotage de réconfort favorisent la prise de poids et divers problèmes de santé alliés. Reprendre son hygiène de vie en main passe par la réduction du stress, ce qui n’est pas toujours facile… Par contre, il est possible d’induire son cerveau à demander une nourriture plus saine quand les pulsions de grignotage apparaissent.

Cortisol, mode défense activée

Pourquoi le grignotage de réconfort favorise-t-il la prise de poids ? Pourquoi aime-t-on grignoter du sucre ou un reste de pizza après une émotion forte ou une épreuve stressante ? Parce qu’un stress, quel qu’il soit, correspond à une demande accentuée d’énergie, à laquelle les glandes surrénales répondent en produisant l’hormone du cortisol. Or le taux de cortisol dans le sang fait bondir le rythme cardiaque, la pression sanguine et les niveaux de sucre dans le sang, encourageant le corps à stocker les graisses et demander toujours plus de carburant gras et sucré. En cas de stress chronique, l’obésité viscérale commence. D’ailleurs, les personnes ayant un taux élevé de cortisol ont tendance à avoir une masse corporelle plus élevée.

Moins de stress, plus d’aliments sains

Janet Tomiyama est directrice du laboratoire de recherches sur la corrélation entre le régime alimentaire, le stress et la santé, à l’Université de Californie à Los Angeles. Lors d’une étude publiée l’année dernière sur cette thématique, son équipe a recruté 100 adultes présentant des niveaux de stress élevés, et les a divisés en deux groupes.

Tous suivirent un programme de réduction de stress avec des exercices de 6 minutes en Relaxation musculaire progressive et profonde, faisant alterner tensions et relaxation des pieds à la tête – ses effets sont prouvés pour réduire les états d’anxiété.

En parallèle, des fruits frais ont été servis aux personnes d’un des deux groupes pendant les exercices : rondelles d’ananas, poires et melon miel. C’est le détail qui a fait toute la différence.

Le fruit, la nouvelle nourriture réconfortante

Après une semaine de tests, les chercheurs ont demandé aux personnes du groupe ayant couplé exercices de relaxation et consommation de fruits, d’arrêter les exercices et de ne manger que des fruits. Voici ce qu’ils ont constaté : manger le fruit seul, même sans séance de relaxation, rendait la personne concernée moins stressée ; elle était même de meilleure humeur ! Ce qui signifie que leurs cerveaux avaient commencé à voir les fruits comme un réducteur du niveau de stress : leurs cerveaux les avaient intégrés comme une comfort food (nourriture réconfortante) – ce qui est habituellement réservé au chocolat, chips et autres pains.

« L’esprit créé des connexions, explique Janet Tomiyama. En alliant relaxation et fruits, l’esprit commence à le voir comme la même chose. Après quelques temps, la personne n’a plus besoin des 6 minutes de relaxation : tout ce qu’elle a à faire pour se sentir mieux, c’est de manger les fruits consommés pendant les séances de relaxation ; cela produira le même bénéfice de relaxation sur le corps ».

C’est une façon de pirater vos habitudes d’alimentation et de transformer vos automatismes inconscients, pour votre bien.

Commencez l’expérience, les conseils de Tomiyama

  • Choisissez un fruit que vous n’avez pas l’habitude de manger souvent, comme par exemple la carambole, le kiwi ou la mangue. Si les fruits frais sont trop onéreux ou qu’ils vous incommodent, optez pour les fruits surgelés.
  • Essayer de faire cet exercice à différents moments de la journée et dans des lieux différents, que ce soit chez vous ou au bureau. Car si vous ne le faites qu’à la table de votre cuisine, alors vous n’obtiendrez l’effet escompté qu’à votre table de cuisine.
  • Quand vous ressentez stress et fatigue, consommez en premier lieu votre ‘fruit de réconfort’ plutôt qu’un sac de chips salées et aromatisées.

Et aussi…

Reliez toujours les moments de plaisirs dans votre quotidien avec la nourriture saine – au moins en mixant nourriture-plaisir habituelles et végétaux.

Surtout, faites d’ores et déjà ce cadeau à vos enfants en leur servant toujours des fruits avant toute autre sucrerie, surtout quand vous voulez leur faire plaisir – ou idem, au moins une portion de fruit égale à une portion d’un aliment-réconfort quand vous leur autorisez un petit dessin animé ou une sortie ensemble par exemple. Même chose quand ils demandent une douceur après une fatigue ou un stress. Leur cerveau enregistrera cette bonne habitude dès le plus jeune âge !

Par Caire Lelong-Lehoang, journaliste