C’est avec plaisir que je contribue aujourd’hui au blog de LeChou.fr pour aborder un sujet qui occupe une place de plus en pluys centrale dans ma pratique : l’accompagnement naturel des personnes touchées par le TDAH. En quinze ans de consultation, j’ai eu la chance d’accompagner des centaines de familles et d’adultes dans leur quête d’un mieux-être durable, au-delà des seuls traitements conventionnels.
Ce qui me motive chaque jour ? Voir des parents retrouver sérénité et confiance, des adultes redécouvrir leur potentiel, et surtout, comprendre que le TDAH n’est pas une sentence mais une invitation à explorer d’autres chemins vers l’équilibre.
« Mon enfant de 8 ans ne tient pas en place, c’est forcément un TDAH ! » ou « J’oublie mes clés, je suis sûrement TDAH… » Ces raccourcis, je les entends quotidiennement. La réalité est bien plus nuancée.
Le TDAH, ou Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, touche environ 7,6% des enfants et 2,58% des adultes avec persistance depuis l’enfance. Mais attention aux auto-diagnostics : ce trouble neurodéveloppemental présente des critères précis qui nécessitent une évaluation professionnelle approfondie.
Dans mon cabinet, j’observe trois profils distincts :
Ce qui est fascinant, c’est que derrière ces manifestations se cachent souvent des personnalités créatives, empathiques, capables d’une concentration exceptionnelle sur leurs centres d’intérêt. Le défi ? Apprendre à naviguer dans un monde qui n’est pas toujours adapté à leur fonctionnement unique.
Une tendance marquante : l’explosion des diagnostics à l’âge adulte, particulièrement chez les femmes. Pourquoi ce phénomène ?
Julie, 41 ans, mère de trois enfants, découvre son TDAH lors du diagnostic de sa fille. « Tout s’éclaire soudain, me dit-elle. Mes difficultés d’organisation, ma procrastination chronique, cette sensation permanente de nager à contre-courant… »
Les femmes développent souvent des stratégies de compensation redoutablement efficaces : listes obsessionnelles, sur-préparation, perfectionnisme. Résultat ? Leurs difficultés restent invisibles jusqu’à ce que la charge mentale devienne insoutenable.
Chez les hommes adultes, c’est différent. Pierre, 35 ans, consultant en informatique, consulte après des années de changements d’emploi répétés : « Je m’ennuie rapidement, j’ai besoin de nouveauté constante, mais je culpabilise de ne jamais rien finir vraiment. »
Cette reconnaissance tardive soulève une question essentielle : comment accompagner ces adultes qui ont développé une image négative d’eux-mêmes après des années d’incompréhension ?
Ma formation en naturopathie m’a appris une chose fondamentale : le corps humain est un système interconnecté. Impossible de comprendre le TDAH en isolant le cerveau du reste !
Imaginez un orchestre où plusieurs musiciens joueraient légèrement décalés. C’est ce qui se passe dans le cerveau TDAH : les réseaux de neurones fonctionnent, mais pas toujours en parfaite harmonie. Les neurotransmetteurs – ces messagers chimiques – peinent parfois à transmettre efficacement l’information.
Dans cette vision intégrative, je m’intéresse à sept domaines clés qui influencent le fonctionnement cérébral :
L’équilibre nutritionnel : Le cerveau consomme 20% de notre énergie quotidienne ! Une carence nutritionnelle peut considérablement impacter ses performances.
L’intégrité intestinale : Nos « deux cerveaux » communiquent constamment via le nerf vague. Un intestin inflammé envoie des signaux de détresse au cerveau.
La régulation hormonale : Œstrogènes, testostérone, cortisol… Ces hormones modulent directement l’activité des neurotransmetteurs.
La gestion inflammatoire : Une inflammation chronique, même silencieuse, peut perturber les circuits neuronaux.
L’efficacité métabolique : Glycémie instable, résistance à l’insuline, dysfonction thyroïdienne… Autant de facteurs qui impactent la concentration.
La résilience au stress : Le stress chronique épuise les neurotransmetteurs et dérègle l’axe hypothalamo-hypophysaire.
Les influences environnementales : Toxiques, rythmes circadiens, qualité du sommeil… Notre environnement façonne notre neurochimie.
La symphonie des neurotransmetteurs
Au cœur du TDAH, quatre acteurs principaux orchestrent notre attention, motivation et régulation émotionnelle :
La dopamine : C’est notre « chef d’orchestre » de la motivation. Quand elle manque, c’est la procrastination, l’ennui, la recherche compulsive de stimulation. Dans ma pratique, j’observe que certaines personnes développent une véritable addiction aux notifications de leur téléphone – une façon de « hacker » leur système de récompense !
Pour soutenir naturellement la dopamine, plusieurs stratégies s’offrent à nous : optimiser l’apport en tyrosine (son précurseur), s’assurer d’un statut martial adéquat (le fer est indispensable à sa synthèse), et utiliser des adaptogènes comme la rhodiola qui améliore sa disponibilité cérébrale.
La noradrénaline : Notre système d’alerte et de focus. Trop peu ? Brouillard mental et léthargie matinale. Trop ? Anxiété et hypervigilance. L’équilibre est délicat ! La vitamine C joue un rôle crucial dans sa synthèse, mais attention au timing avec les médicaments stimulants qui peuvent voir leur absorption modifiée.
La sérotonine : Régulatrice d’humeur et garde-fou contre l’impulsivité. 90% de notre sérotonine est produite dans l’intestin – voilà pourquoi la santé digestive est si importante ! Plutôt que de supplémenter directement (ce qui peut être risqué), je préfère optimiser l’écosystème : vitamines B en complexe, magnésium, et des plantes comme le safran qui a démontré une efficacité remarquable.
Le GABA : Notre frein neurologique, essentiel pour « éteindre » le cerveau le soir. Les personnes TDAH décrivent souvent cette sensation d’être « câblées mais fatiguées ». Le magnésium, la L-théanine du thé vert, et la passiflore peuvent aider à activer ce système apaisant.
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Quinze ans de pratique m’ont appris à chercher systématiquement certaines carences chez les personnes TDAH. Les statistiques sont éloquentes !
Le fer : Dans une étude marquante, 84% des enfants TDAH présentaient une ferritine basse contre seulement 18% des témoins. Chez les adultes que je reçois, particulièrement les femmes en âge de procréer, cette carence est quasi-systématique. Or, sans fer suffisant, impossible de fabriquer efficacement la dopamine !
Lucie, 32 ans, consultait pour une fatigue chronique et des difficultés de concentration majeures. Sa ferritine ? 12 ng/mL (normal > 30). Après trois mois de supplémentation en fer bisglycinate et optimisation de l’absorption (vitamine C, évitement des inhibiteurs), sa concentration s’était considérablement améliorée.
Le zinc : Cofacteur de plus de 300 enzymes, il participe notamment à la régulation dopaminergique. Je teste systématiquement le rapport zinc/cuivre, souvent déséquilibré dans le TDAH.
La vitamine D : Hormone plutôt que vitamine, elle module l’expression de nombreux gènes cérébraux. 78% des personnes TDAH en sont déficientes ! Au-delà de 100 nmol/L, j’observe souvent une amélioration de l’humeur et de la motivation.
Le complexe B : Véritables « vitamines du système nerveux », elles sont rapidement épuisées par le stress chronique. La B6 est particulièrement importante pour la synthèse des neurotransmitters, mais attention aux surdosages !
Les oméga-3 : Avec nos modes alimentaires modernes, la plupart d’entre nous présentons un déficit. Pour le TDAH, je privilégie les formules riches en EPA (propriétés anti-inflammatoires) plutôt qu’en DHA.
Guide OFFERT : les (bons) compléments alimentaires pour le TDAH adulte
Nouveauté passionnante dans ma pratique : l’émergence des tests génétiques qui révèlent des variants influençant le métabolisme des neurotransmetteurs.
Les variations du gène COMT déterminent la vitesse de dégradation de la dopamine. Variant « rapide » ? La dopamine est vite éliminée, créant un besoin constant de stimulation. Variant « lent » ? Accumulation possible de dopamine, avec parfois anxiété et sensibilité au stress accrue.
Ces informations changent complètement l’approche ! Pour un COMT rapide, je mise sur des précurseurs et cofacteurs dopaminergiques. Pour un COMT lent, j’évite la sur-stimulation et privilégie les approches apaisantes.
Les variants MTHFR affectent le cycle de méthylation, processus crucial pour la détoxification et la synthèse des neurotransmetteurs. Environ 40% de la population porte au moins une copie de ces variants ! Dans ce cas, les formes méthylées de B9 et B12 sont souvent mieux assimilées.
Chaque accompagnement est unique, mais certains schémas se répètent…
Maxime, 28 ans, graphiste freelance, me consultait pour des « montagnes russes » émotionnelles et une productivité chaotique. Investigation approfondie : hypoglycémies réactionnelles sévères, carence en magnésium, dysbiose intestinale avec candidose. Protocole sur 6 mois : rééquilibrage alimentaire anti-candidose, magnésium glycinate, probiotiques ciblés, chrome pour la régulation glycémique. Résultat ? Stabilité émotionnelle retrouvée et productivité régulière.
Sandrine, 44 ans, cadre dans l’industrie pharmaceutique, arrivait épuisée avec un diagnostic récent de TDAH. « Je compense depuis si longtemps que je n’en peux plus », me confie-t-elle. Bilan : cortisol effondré (burn-out), vitamine D à 18 ng/mL, B12 limite basse. Accompagnement : ashwagandha pour soutenir les surrénales, vitamine D3 + K2, B12 sublinguale, techniques de gestion du stress. Six mois plus tard : « J’ai retrouvé mon énergie et ma joie de vivre ! »
Ces transformations me rappellent chaque jour pourquoi j’aime ce métier : révéler le potentiel qui sommeille derrière les difficultés apparentes.
Vous vous reconnaissez dans ces descriptions ? Voici votre feuille de route pour débuter :
Étape 1 : L’état des lieux biologique Demandez à votre médecin un bilan incluant : NFS (numération formule sanguine), ferritine, vitamine D, B12, folates, TSH. Ces marqueurs simples révèlent souvent des carences insoupçonnées.
Étape 2 : L’observation fine de vos patterns Tenez un journal pendant 15 jours : énergie, concentration, humeur, alimentation, sommeil. Vous découvrirez probablement des corrélations surprenantes ! « Je n’avais jamais réalisé que mes crises d’irritabilité survenaient systématiquement en fin d’après-midi, après un déjeuner riche en glucides », me confiait récemment Julien.
Étape 3 : Les fondamentaux non-négociables Avant toute supplémentation, optimisons les bases : petit-déjeuner protéiné (minimum 20g de protéines), hydratation régulière, coucher avant 23h, exposition à la lumière naturelle le matin, activité physique quotidienne (même 10 minutes suffisent !).
Ces trois étapes constituent déjà un socle solide pour améliorer significativement votre quotidien !
Accompagner un enfant TDAH demande une approche spécifique. Les parents arrivent souvent épuisés, culpabilisant, noyés sous les conseils contradictoires.
« Nous avons tout essayé ! » me dit Sophie, maman de Lucas, 10 ans. Récompenses, punitions, méthodes éducatives diverses… Rien n’y fait. C’est là qu’intervient la dimension naturopathique : et si le comportement de Lucas était influencé par des facteurs physiologiques ?
Chez l’enfant, j’observe particulièrement :
L’accompagnement familial est crucial : inutile d’optimiser l’alimentation de l’enfant si toute la famille ne s’y met pas ! C’est souvent l’occasion de révolutionner positivement les habitudes de toute la maison.
Mon objectif en tant que naturopathe ? Rendre les personnes autonomes dans la gestion de leur TDAH. C’est pourquoi j’ai développé une méthode structurée que je transmets dans ma formation « Créez votre protocole TDAH au naturel« , disponible sur navae.fr.
Cette approche vous guide pas à pas pour :
L’autonomie, c’est la clé d’un accompagnement durable ! Plutôt que de dépendre éternellement de consultations, vous développez vos propres outils d’auto-régulation.
Si je devais résumer quinze ans d’accompagnement TDAH en une phrase : cette différence neurologique, loin d’être un handicap, peut devenir un véritable atout quand elle est comprise et optimisée.
Les personnes TDAH que j’accompagne sont souvent des êtres exceptionnels : hypersensibles, créatifs, empathiques, capables d’une passion dévorante pour leurs centres d’intérêt. Leur cerveau différent leur offre parfois des connexions que d’autres ne voient pas, une pensée non-linéaire précieuse dans notre monde complexe.
Le défi ? Apprendre à naviguer dans un environnement parfois peu adapté à leur fonctionnement unique. C’est là qu’interviennent les approches naturelles : non pas pour « normaliser » ou « corriger », mais pour optimiser et révéler le potentiel authentique.
Que vous soyez parent inquiet, adulte récemment diagnostiqué, ou professionnel cherchant à mieux comprendre, sachez qu’il existe des solutions. Le TDAH n’est pas une fatalité mais une invitation à explorer d’autres façons de fonctionner, de s’organiser, de s’épanouir.
Les approches naturopathiques offrent une boîte à outils précieuse : elles ne remplacent pas les traitements conventionnels mais les complètent intelligemment. Optimiser sa biochimie, comprendre ses spécificités génétiques, harmoniser son écosystème intestinal… Autant de leviers naturels pour révéler son potentiel.
Dans ma pratique, j’ai la chance d’être témoin de transformations extraordinaires : des familles qui retrouvent la sérénité, des adultes qui cessent de subir leur différence pour en faire une force, des enfants qui s’épanouissent enfin dans leur authenticité.
Votre cerveau TDAH n’est pas défaillant. Il est différent, unique, précieux. Et cette différence mérite d’être comprise, respectée et optimisée avec les meilleurs outils disponibles.
Article invité par Loïc Ternisien, Ingénieur en Prévention santé, herboriste, naturopathe et auteur. Formation complète disponible sur navae.fr : « Créez votre protocole TDAH au naturel ».
Ressources complémentaires :
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