Lechou

Le texte de la bannière n'a pas été défini.L'URL ou le texte du bouton n'a pas été défini.L'URL de l'image de la bannière n'a pas été définie.
Le texte de la bannière n'a pas été défini.L'URL ou le texte du bouton n'a pas été défini.L'URL de l'image de la bannière n'a pas été définie.

Thanatos – enquête sur les EMI

DEV. PERSO.
ESPACE MEMBRE
FACEBOOK
INSTAGRAM
YOUTUBE

Le réalisateur indépendant Pierre Barnérias, à qui l’on doit notamment les deux documentaires chocs sur la crise sanitaire Hold Up et Hold On, s’est intéressé avec Thanatos aux expériences de mort imminente, ou EMI. Un voyage fascinant, sous la forme d’une enquête cinématographique sur l’au-delà !

Les EMI – expériences de mort imminente

Chaque année dans le monde, des millions de personnes décèdent d’un arrêt cardiaque. Mais il arrive, de plus en plus souvent, que la médecine parvienne à relancer le cœur et que celles-ci reviennent à la vie. Que s’est-il passé dans cet intervalle, et quels souvenirs les survivants en ramènent-ils ?

La vie après la vie

Les expériences de mort imminentes sont connues depuis longtemps. Un certain Pierre-Jean du Monchaux, médecin militaire français, les décrivait déjà au XVIIIe siècle. Mais c’est le best-seller du Dr Raymond Moody, La vie après la vie, paru en 1975, qui les a popularisées. Un livre clé, construit autour d’entretiens avec une cinquantaine de personnes cliniquement décédées puis ramenées à la vie. L’ouvrage allait faire d’une question qui relevait jusque-là du domaine de la foi un sujet de recherche scientifique. Psychiatres, psychologues, cardiologues et autres spécialistes témoignent autour de la croyance de Moody selon laquelle la conscience peut exister sous une forme non matérielle, indépendante bien qu’étroitement liée au cerveau, dont les EMI peuvent fournir la preuve.

Dans le camp opposé, la littérature scientifique tentant d’expliquer les EMI comme le résultat de changements purement physiques, d’un ensemble de réponses neurochimiques dans un cerveau mourant, s’est également développée. Pour l’heure, aucune des deux approches n’a réussi à démontrer son point de vue d’une manière complète et irréfutable.

Un voyage initiatique

Les EMI « typiques » peuvent être décomposées en cinq « étapes », souvent (mais pas toujours) successives. D’abord s’installe un grand sentiment de paix, suivi par la réalisation que l’on n’habite plus son corps physique, que l’on plane au-dessus de la scène. Un sentiment d’aspiration dans un tunnel d’obscurité est fréquemment décrit, lui-même suivi par l’apparition d’une vive lumière blanche, souvent accompagnée de la vision de parents décédés ou de figures religieuses. À travers cette lumière, on accède à un autre niveau d’existence, qui transcende les limites égotiques et spatio-temporelles. Après un certain temps, on y est brutalement arraché pour se retrouver, parfois contre son gré, prisonnier de son corps sur la table d’opération.

Si la façon dont la personne interprète cette expérience est forcément influencée par ses croyances, les éléments centraux semblent être universels et transcender les cultures. Les personnes qui ont vécu une expérience de mort imminente n’en reviennent pas indemnes. Elles en ressortent transformées. C’est une autre constante universelle : les EMI provoquent toujours des changements profonds de personnalité, de valeurs, de sensibilité, de vision de la vie.

Des cas aussi rares qu’inexplicables

Quelle est la fréquence des EMI ? Apparemment, pas aussi élevée qu’on aimerait le penser. L’étude internationale AWARE, la plus importante de ces dernières années, a enregistré un total de 2060 arrêts cardiaques, dans quatre hôpitaux, sur une période de quatre ans. Parmi ces patients, 330 ont survécu, dont 101 dans un état leur permettant d’être interrogés. Sur ces 101 patients, neuf avaient de vagues souvenirs de leur expérience, mais seuls deux ont confirmé avoir vécu une expérience hors du corps. De ces deux, l’un a fait une rechute qui a empêché la poursuite de l’entretien. Au final, un seul patient, un homme de 57 ans, a été capable de raconter ce qu’il avait vécu. Il a décrit avoir flotté dans un coin de la pièce, vu le personnel médical travailler sur lui le défibriller, près de trois minutes après que son cerveau a cessé toute activité. Les détails qu’il a décrits se sont avérés rigoureusement exacts.

Une enquête de deux ans

Thanatos, l’ultime passage est le troisième long-métrage du réalisateur et journaliste Pierre Barnérias, après M, le 3e secret, consacré aux révélations de Fatima, et Sous peine d’innocence, sur le système pénal américain. Pour Thanatos (la personnification de la mort dans la mythologie grecque), Pierre Barnerias est parti deux ans durant à la rencontre de personnes plongées dans un coma profond ou déclarées mortes par la médecine avant de revenir à la vie, en France, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, pour leur demander de témoigner de cette expérience de l’au-delà, et de la façon dont elle a immanquablement bouleversé leur existence.

Barnerias donne aussi la parole à des médecins, urgentistes ou neurochirurgiens, ainsi qu’à des chercheurs, comme le cardiologue Pim Van Lommel, auteur de la plus grande étude européenne sur les EMI. On rencontre aussi un thanatopracteur aux expériences étranges, un psychologue qui compare le corps mourant à un iPhone cassé dont les données pourraient être sauvées dans le cloud, ou une mère qui tente de communiquer avec son fils brutalement décédé via les installations d’un laboratoire de recherche spirite.

Sorti fin 2019, le film a été vu par plus de 50’000 spectateurs, un succès remarquable vu le peu de cinémas ayant ouvert leurs portes à ce film documentaire, qui plus est en pleine pandémie. Sans surprise, la chaine YouTube de Pierre Barnerias, qui comptabilisait depuis son lancement plus de 5 millions de vues, a été supprimée par YouTube en février 2021.

Lars Kophal, journaliste